V2V TRIP

Du vignoble du Jurançon aux vignobles de la Californie, traversée d'un océan en cargo et d'un continent en vélo. From Jurançon vineyard to Napa Valley vineyard, through the Atlantic ocean by cargo ship and from New York to San Francisco by bicycle.

From Yucca Valley (California)
July 8th

"Je sais que cela vous paraîtra sans doute tiré par les cheveux, dis-je à Élisabeth, mais si l'on me demandait: "A quoi sert un gros cerveau?", je serais tenté de répondre: "A trouver son chemin en chantant dans le désert"... Elle dit en souriant: "Moi aussi je crois que les hominidés étaient nomades". (Bruce Chatwin - citation transmise par Michel Jodoin de Montreal, Quebec)

J'ai traversé le désert.

Je n'ai pas un gros cerveau, je n'ai pas de gros mollets ni de grosses cuisses, je suis foutu comme un stick au fromage pour apéritif, mais j'ai traversé le désert.

Pris par vos soucis d'examens des enfants, de préparation des vacances, pris par les évènements sportifs, ces quelques mots: "j'ai traversé le désert" vous paraîtront banals. Pour moi, ils pèsent très lourd.

J'ai traversé le désert. Je suis passé outre une foule d'appréhensions de tous ordres: la distance, la chaleur, la soif, le vent contraire, la panne, l'accident.

J'ai traversé le désert. Je suis allé au bout de moi-même, au-delà de la souffrance, au-delà de la douleur, jusqu'à l'inconscience.

La décision

Sauf à me retrouver à la frontière du Mexique, ce qui serait ridicule, je n'ai pas d'autre solution que de franchir les 115 miles de désert qui séparent PARKER, ville frontière entre l'Arizona et la California, de TWENTYNINE PALMS (29 palmiers), première ville de California. Sur ces 115 miles annoncés par les cartes, je peux espérer trouver un ravitaillement à 17 miles de PARKER, à la jonction entre la 62 west, route du désert, et la 95 qui relie du nord au sud deux interstates (autoroutes). Après, c'est le vide.

A part le vélo, plusieurs solutions sont envisageables:
- Le train. Il y a une compagnie dite "Arizona-California", mais elle n'assure que du transport de marchandises me dit le bureau de PARKER.
- Le bus. D'après le visitor center de PARKER, aucune ligne de bus interétatique ne passe par la ville.
- La location de voiture. Il y a un loueur à PARKER. Je le contacte. C'est un particulier. Le tarif est ridicule (45$ pour la journée) mais... on ne peux pas laisser le véhicule de l'autre côté, il faut le ramener.
Il reste le stop. J'envisage un moment d'aller jusqu'a Vidal Junction, carrefour de la 62 et de la 95 et d'arrêter un camion ou un gros pick-up qui accepterait de me prendre.

C'est aléatoire. Quand, la veille d'arriver à PARKER, j'achète des piles pour donner une nouvelle puissance à ma torche avant, je pense que j'ai déjà décidé de tenter le coup.

Les informations

Au visitor center de PARKER, où j'arrive très tôt, à midi, après une étape express de 54 miles en descente et vent arrière, je trouve un monsieur qui a l'air très sûr de lui et très fiable. C'est lui qui me dit qu'il n'y a pas de bus, m'indique l'adresse du loueur de voitures, me conseille un motel à l'entrée est de la ville plutôt que celui où je pensais aller à la sortie ouest... pour m'éviter un mile de trop le lendemain. Il me renseigne aussi sur la route. Je dois m'attendre à des températures très élevées, à un trafic insignifiant. Par contre, il y a un poste téléphonique tous les miles pour demander du secours. Et le profil? Est-ce montagneux? "No, gently rolling a few miles and then flat" (légèrement vallonné pendant quelques kilomètres et après plat).
Alors, ce motel? A l'est ou a l'ouest? Je vais voir celui qu'il m'a conseillé, l'autre je l'ai déjà repéré. Ça n'a pas l'air mal. Pratiquement sur le parking il y a un restaurant, plein de monde. J'y déjeune le temps de laisser mûrir la décision. Tout d'un coup, quelque chose attire mon attention: "open 24 hours". Ça c'est important, pour déjeuner très très tôt demain matin. C'est donc à côté que je vais demander une chambre, et tant pis pour le mile en plus!

La préparation

Dans l'après-midi de mercredi, après avoir mis une croix sur le voyage en train (qui m'aurait plu) et la location de véhicule (qui était un pis-aller), je vais à la public library pour vérifier une autre information que m'a donnée le monsieur au visitor center, c'est a dire m'assurer qu'il y a bien des motels à TWENTYNINE PALMS. Devoir ajouter 25 miles supplémentaires pour aller jusqu'a YUCCA VALLEY mettrait un terme à la tentative. Mais c'est bon, j'aurai le choix. J'en profite pour regarder s'il n'y a pas possibilité de couper l'étape en deux. Au milieu de la route 62, en effet, une autre route, la 177, descend plein sud pour rejoindre l'interstate 10 à DESERT CENTER. Mon informateur, toujours le même, m'a dit qu'il n'y avait là qu'un cinéma et une station-service. J'y découvre autre chose: un camping avec tous les services. Voilà qui est rassurant. Si la route est trop longue, je peux descendre à DESERT CENTER et remonter le lendemain, ce qui me ferait deux étapes de 85 miles au lieu d'une de 115. En fait, tout dépendra du vent.

Côté pratique, depuis deux jours, j'ai laissé fondre à tout hasard mon stock de galettes de riz, qui remplacent le pain à tous les repas et notamment le matin, mais qui prennent pas mal de place dans les sacoches. Après le petit-déjeuner du lendemain, il ne devrait plus m'en rester. L'espace est donc libre pour l'eau et les fruits. J'ai décidé en effet de me nourrir frais et léger; je pense que je n'aurai pas faim d'aliments traditionnels, la chaleur à l'intérieur des sacoches risquant de rendre tout immangeable. J'achète sept pommes, deux bananes et quelques abricots. J'achète aussi neuf bouteilles d'eau de 69cl. deux d'entre elles vont remplir les bidons, le reste doit rentrer coûte que coûte dans les sacoches. Mon stock d'eau s'élève donc à six litres soit un litre pour chaque 20 miles.

Je rentre ensuite au motel pour tout préparer, c'est a dire laver pommes et abricots, les sécher, les emballer séparément, et réorganiser complètement les sacoches pour caser l'eau. J'expérimente en plus un système pour emporter deux bouteilles d'eau du robinet qui serviront à mouiller la tête et la nuque. J'ai amené à tout hasard deux mini-sandows. Je trouve facilement le moyen de fixer une bouteille sur chaque sacoche avant.

A 18H30, tout est prêt, je vais dîner à côté. Je m'assure qu'il n'y aura pas de problèmes pour prendre le breakfast entre 3 et 4 heures. Il est en effet hors de question de partir le ventre vide.

En rentrant dans ma chambre, je constate que le sentiment d'appréhension qui montait lentement depuis deux ou trois jours à la perspective de cette difficile épreuve fait place maintenant à l'impatience: je suis prêt au combat, mentalement, physiquement, matériellement et j'ai hâte d'en découdre.

Je me couche à 20H30. Je pense que je vais avoir du mal à m'endormir, mais la chambre est très confortable à tous points de vue, température, silence, lit. Je sombre tout de suite dans le sommeil après avoir écouté trois fois la chanson de Fats Domino "blueberry hill", un air excellent quand on l'a dans la tête pour donner du rythme au pédalage. C'est bête, mais j'ai comme ça des manies.

L'étape

Le réveil sonne à 3H. A 3H45, les sacoches sont prêtes, le vélo chargé, je pars déjeuner. Je suis le premier client mais évidemment je dois attendre un peu, le temps que la commande soit prête. J'ai choisi sans hésiter le big breakfast, steak, bacon, oeufs, hashbrowns. J'y rajoute plusieurs galettes de riz tartinées de beurre et confiture, eau, café.

A 4H45, je suis prêt à partir mais j'ai depuis deux jours un problème de compteur. Le décompte des miles ne démarre pas. Aujourd'hui, je dois absolument avoir une information fiable dans ce domaine. Le temps que j'arrive à faire fonctionner l'engin, il est 5H. Il fait encore nuit, mais ça ne va pas durer. La température s'élève déjà à 100°F. Je sors de Parker par le pont qui franchit la Colorado River. Je suis en California. Quelques miles après, je regarde le ciel comme me l'a conseillé Alain. Malheureusement, il est nuageux et je ne vois aucune étoile.

Le gentle rolling commence, la chaussée n'est pas très bonne et une torche de vélo n'est pas un projecteur. Je vais lentement pour éviter les trous et les cailloux. Heureusement, les premières lueurs du jour me facilitent la tâche, ce qui n'est pas le cas des camions, très nombreux depuis hier sur ces petites routes. J'ai compris qu'ils suivent un itinéraire leur permettant de couper entre deux autoroutes. Après Vidal Junction, je pense être plus tranquille comme on me l'a dit au visitor Center. Les premiers 19 miles passent malgré tout assez vite. A la jonction, je pense racheter de l'eau pour remplir les bidons, mais l'épicerie est fermée, le café n'en vend pas et le distributeur n'a que des grosses bouteilles.

Il est 7H10. J'ai 20 miles au compteur. Le soleil brille déjà chaud dans le dos. Une grande excitation me saisit. Cette fois c'est la bonne, je n'ai plus de filet de secours.

Comme me l'a dit très affirmativement l'informateur du visitor center, le profil est favorable, dès le départ. Ceci me surprend un peu puisqu'il m'avait parlé de flat (plat) après la séparation avec la 177 soit environ au 60eme mile. Et non seulement c'est plat, mais l'altitude diminue au compteur très progressivement. Conclusion, ça descend. Du coup, sans la moindre peine, j'avale les miles: 40 a 8H50, 50 a 9H35, 60 a 10H40.

Cette progression inclut les arrêts ravitaillement. J'ai décidé en effet un arrêt impératif chaque 10 miles pour manger un fruit, remplir les bidons, réorganiser les sacoches en fonction des bouteilles vides qu'il faut mettre dessous et des pleines qui doivent remonter, remettre de la crème solaire parce que la peau brûle, mouiller le protège-nuque, etc. En plus, je marche un peu, 3 ou 400 mètres, pour soulager les fesses et éviter l'ankylose des pieds. En dehors de ces pauses, je ne m'arrête pas. Je bois au bidon et attrape des fruits secs ou des barres en roulant. La distance est importante et je dois avancer.

Incontestablement, donc, l'affaire se présente bien.

C'est tellement bien que je jouis pleinement de la fascination du désert. Les couleurs du paysage sont exceptionnelles. Par exemple, les montagnes qui s'élèvent de part et d'autre de la route, qui ne sont que roc dépourvus de toute végétation, ces montagnes paraissent d'abord toutes roses dans le soleil qui se lève. Plus tard, elles montrent leur vraie couleur, un "taupe" tout à fait inhabituel, un marron à base de gris que je n'ai encore jamais vu pour un massif montagneux. Les arbustes rabougris ont du mal à exister dans un sol de sable.

Mais il y a d'autres surprises. A l'approche de RICE, une ville fantôme, voici soudain une... paire de chaussures accrochée à un arbre mort. Plus loin, c'est un véritable étalage de déchets. Quels plaisantins sont venus composer ces natures mortes? Elles montrent en tous cas que, comme partout sur les routes, les USA sont une poubelle à l'air libre.

Pour le silence du désert et la tranquillité qu'on m'avait annoncée, on repassera: voitures, pick-up, camping-cars, camions, le trafic est normal. Il y a même quelques imbéciles pour venir vous frôler sur des lignes droites vides de trafic de face. Je suis maintenant habitué à ces pratiques et je constate avec surprise qu'elles ne m'étonnent plus. J'en tirerai quelques conclusions le moment venu.

Voici la jonction entre la 62 et la 177. C'est ici qu'il faut décider si je traverse en une fois. Je me sens très bien, la température est supportable (entre 105 et 110F, soit entre 40 et 45 degrés). Je pars à droite, vers la 62, vers l'étape unique. Ça descend de plus en plus, ce qui m'inquiète un peu. Tout à coup j'aperçois un trait sur la montagne qui monte direct vers un sommet. Si c'est la route, ça promet. Je fais encore confiance au monsieur du visitor center. Il doit y avoir une courbe cachée quelque part. Mais quand je vois des voitures qui m'ont dépassé et qui ne sont plus que petits points brillants attaquer la montée, je constate encore une fois qu'il faut beaucoup se méfier des automobilistes. Avec un moteur et un accélérateur, c'est toujours plat.

L'ascension commence au mile 69. Il fait très chaud mais j'ai le vent avec moi. Je pense d'abord que j'ai deux ou trois miles à escalader. Mais quand j'arrive au point qui devrait être le sommet, c'est pour constater que ce n'est qu'un palier. Peut-être alors cette nouvelle ligne qui se dessine sur le bleu du ciel? Et bien non. Mon rythme de ravitaillement se dérègle un peu parce que j'ai très soif et je m'arrête plus tôt que prévu. Je commence à "piocher", le pédalage est moins souple.

C'est ainsi que le "plat" monte pendant 13 miles, soit je le rappelle 20km. J'arrive en effet au sommet au mile 82. Je suis éprouvé mais rien n'est perdu, le moral est excellent, les paysages somptueux qui maintenant offrent des oranges composant avec l'azur comme si la nature tenait à respecter la complémentarité des couleurs! Après l'hésitation, l'appréhension, l'impatience, l'excitation, je ressens la fascination. Beaucoup moins fréquentée, cette deuxième partie de la route m'offre en effet des moments de silence comme j'en ai peu connu en pleine nature. C'est un silence, lourd, total, absolu, minéral, le silence de l'immobilité, le silence de l'immuable. Pas un signe d'activité humaine, il n'y a pas d'hommes; pas un bruissement, il n'y a pas de feuilles; pas une ombre, il n'y a pas d'arbres; pas un pépiement, il n'y a pas d'oiseaux. Rien. La seule nature, brute, désolée, des rocs, des pierres, des buissons. Et le soleil, implacable. Au cours des pauses, quand je fais visuellement le tour de l'horizon, je mesure l'étendue de mon isolement. Je devrais en être inquiet. Je m'y complais, au contraire.

Au ravitaillement de 13H, j'ai atteint le mile 84. Il me reste quatre bouteilles et quatre pommes pour 32 miles et ça recommence à descendre, vent toujours de dos. J'envisage de plier l'affaire vers 16H. La progression reste bonne à 14H puisque j'ai dépassé le mile 94. Il ne peut plus rien m'arriver, je pense que c'est gagné. La confirmation vient une heure plus tard. A 15h, j'ai dépassé les 104 miles. Il me reste moins de 20 kilomètres et j'ai encore deux bouteilles pleines, plus une bouteille d'eau du robinet. Par contre, le compteur affiche 120F (49 degrés).

C'est à ce moment que je débouche sur une ligne droite qui miroite sous le soleil jusqu'à... l'horizon, une ligne droite ascendante. Un tourbillon de sable traverse la route: pour la première fois, le vent pose sur mon visage sa vilaine main et me bloque. Brutalement, les jambes ne répondent plus. Elles auraient peut-être pu affronter la côte, peut-être pu combattre le vent, mais la coalition des deux c'est trop. Je suis à l'arrêt, à l'arrêt sur le vélo. Je commence à avoir des frissons. Le mal de tête s'installe. Je m'arrête à chaque mile pour m'arroser, je bois incessamment, j'enlève le casque et le remplace par le bandana, je marche. Bref, le physique est en rade. "Mais enfin, 6 miles, 10km, c'est rien, tu vas les faire". J'ai beau me raisonner, quand il n'y a plus de forces ça n'avance plus. J'essaie de rester lucide. Quelques habitations commencent à apparaître, de-ci de-là, encore à l'écart de la route. "Tu es au bout, avance punaise". J'ai mal à la tête, il faut absolument me mettre à l'ombre. Je trouve mon bonheur sur un terre-plein sablonneux, à 30 mètres de la chaussée, où stationne un mini-bus. Je m'en approche à pied, au milieu des buissons épineux (la crevaison!), pose le vélo contre l'engin et m'assieds à l'ombre, avant de me coucher carrément pendant un quart d'heure.

Ça va un peu mieux, je repars. L'eau des bidons est très chaude. Un peu de liquide frais me ferait du bien. Il y a trois jours, je me suis arrêté pour demander à un automobiliste capot levé et tête dans le moteur s'il avait besoin de secours. C'était une fausse alerte. Après avoir réglé son problème et m'avoir dépassé, il s'est arrêté pour m'offrir de l'eau fraîche. Tous les Américains boivent dans leur voiture, à plus forte raison sur une route pareille. Je décide de tendre une bouteille vide aux voitures qui passent. Après une vingtaine de tentatives sans succès, j'arrête le cirque. Je ne suis pas ici dans un désert de chameaux et de bédouins mais sur une route de 4X4 et de truckers.

116 miles. Je suis devant un aéroport de plaisance. Je franchis le portail. Tous les bâtiments sont fermés. Je frappe à la porte de la maison du gardien. Un monsieur âgé m'ouvre et m'offre gentiment de l'eau fraîche. J'en bois deux bidons et repars avec les récipients plein après avoir entendu l'atroce nouvelle. Question: "Is TWENTYNINE PALMS far from here?", réponse: "six miles" (suis-je loin de 29 palmiers, 6 miles).

Je ne me souviens pas avoir parcouru ces 10 derniers km. Je me vois repartir, je vois la route qui monte et scintille, toujours droite et toujours face au vent. Et je me vois, un peu plus tard, à un carrefour avec des feux à l'entrée de la ville demandant à un automobiliste où sont les motels. Entre les deux, rien, aucun souvenir, l'inconscience totale, un état que les cyclistes connaissent bien. Ça s'appelle "le coup de barre". Quelques questions resteront donc sans réponse: me suis-je arrêté? Ai-je marché? Quel était le profil de la route?

Il est 18H, il m'a fallu trois heures pour parcourir 18 miles. Ça fait treize heures que je suis sur la route. Le compteur marque 122,2 (196km) et toujours 120°F.

Promis, je stoppe au premier motel. Le voici. Pas de chance. Le gardien s'est absenté un moment. Est-ce que j'attends? Non. Ça n'a pas l'air terrible. Je suis en ville. J'achète un litre et demi d'eau à la première gas station. Avant d'arriver à la caisse, j'en ai bu la moitié. Je repars, le litron sur le guidon. Deux cents mètres plus loin, un autre motel se présente: pelouse, palmiers, lauriers-roses, ici, il me faut une chambre. Il en reste une, non-fumeur mais "queen size bed" (lit en 160). C'est bon et ce ne sera pas de trop. Pour remplir le bulletin réglementaire, je m'y prends en deux fois. Je suis obligé de m'asseoir au milieu. La gérante de l'établissement, une Hindou, est inquiète et me demande si ça va aller.

Ça ira. Je commencerai à m'endormir après avoir posé le vélo et m'être affalé sur le lit. Un sursaut et... le froid me conduiront sous la douche chaude, avant que je me recouche et m'endorme jusqu'à la nuit. Je me réveillerai brusquement à 20H30, enfilerai un short et une chemisette et irai manger une omelette mexicaine à côté, pour me recoucher aussitôt. Ce sera la première fois depuis le départ que je ne ferai pas la lessive.

Mais c'est aussi la première fois que j'ai traversé le désert. Pour vous ces quelques mots ne sont pas grand chose. Pour moi, ils pèsent d'un poids très lourd: la route de SAN FRANCISCO est ouverte.

So far, so good.

20 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Gigantesque !

Diu vivant, quey u beth cop !
Quey audacios lou hilh de pute !

Aplaudiment e amistats.

JCC

8:49 AM  
Anonymous Anonyme said...

Bravissimo.Epoustouflant Bernard. Nous sommes sans voix. Quel courage ENORME tu nous insuffles, pour affronter nos petites ou graves épreuves de la vie. Merci infiniment pour ce que tu es et tout ce que tu nous donnes. Amitiés. Bises. Jackie et Jacques.

9:07 AM  
Anonymous Anonyme said...

Quelle épreuve !

BRAVO, tu l'as fait !

Nous aussi nous sommes dans la dernière ligne droite.

Nous sommes convaincus d'y arriver même s'il reste étapes longues et difficiles.

Nous avons je l'espère terminé la traversée du désert; que d'incertitudes ! que de questions ! mais nous n'avons pas le choix !

Dans ton texte nous avons trouvé beaucoup de similitudes avec Lili qui t'accompagne souvent dans ses pensées.

Je le relirais si j'ai le moral qui flanche.....

Espoir, découragement, joie, pleurs, fatigue, et au bout le soulagement, la réussite.

Grosses bises, tu nous a donné envie de retourner en Californie.

Christine

10:32 AM  
Anonymous Anonyme said...

B...attre (se)
R...éussir
A...ller au bout de soi
V...aincre (pour nous, Vacances...)
O...vations!!!

11:16 AM  
Anonymous Anonyme said...

Aucune bête au monde...avait dit Guillaumet à St-Ex aprés avoir échappé de justesse aux terribles Andes, à chacun son exploit, à chacun son himalaya, mais surtout à chacun son instinct de survie! Ce qui va suivre te permettra de bien réaliser ce que tu as fait, attention quand même, pas de relâchement...A +

11:39 AM  
Anonymous Anonyme said...

Hourra papou!!!
Quelle angoisse pour nous, ce silence de deux jours! Mais quel soulagement maintenant et quelle fierté!
Allez, tiens, j'en remets un peu pour l'occasion:
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Isa

2:25 PM  
Anonymous Anonyme said...

Quelle épopée!J'ai lu la traverséee du désert goulumemt et je n'ai respiré qu'à la dernière ligne.
Fini de penser à nos petits maux et tracasseries après cette
magnifique réussite.
Je te suis depuis le début sans rien dire mais là tu m'a fait réagir.
Merçi de nous faire partager cette experience hors du commun qui nous laisse admiratifs.
Alain aussi a traversé le désert avec toi grâce à un mail de Jacques!
Voilà,juste quelques mots pour t'accompagner...

10:20 PM  
Anonymous Anonyme said...

Le fan-club de MEES est admiratif.

Bravo pour la reussite de la traversee sans casse, desormais vous pourrez dire que vous etes un 'dur a cuire'.
Guy

J'ai deja pleure de chagrin, de joie, mais jamais d'admiration, et cela m'arrive aujourd'hui apres avoir lu votre traversee du desert.
Oasis signifiait palmiers, sable, oued. J'ai maintenant une autre définition: douche, queensize bed et sleep.
Merci de cet exploit.
Claude

4:44 PM  
Anonymous Anonyme said...

Bravo Bernard.
Bravo !
Pour utiliser une métaphore d’actualité de ce côté de l’Atlantique, le plus dur est fait, vous êtes en Finale.
Bravo, bravo !
Pour vous encourager, je dirais que si bientôt vous passez par la Côte Pacifique il vous faudra retrouver le coupe vent pour vous protéger des fraîcheurs océaniques. Revigorant , non ?
Ch G

6:02 PM  
Anonymous Anonyme said...

D'abord amusé et sceptique come un vieux béarnais, puis admiratif du sportif et du reporter, puis inquiet de l'incendie, des risques, de la condition physique, du moral. Mais tu avançais toujours, astucieux en diable, et discret sur le bonhomme: dans quel état ? le moral et la volonté suffiraient-ils à suppléer l'usure ? Increvable Bernard qui va au-delà de lui-même, sur les affirmations gratuites d'un indigène: mauvais service rendu, qui devient révélateur de vérité.
Souffle un peu, repose-toi beaucoup: maintenant, c'est du bonus. Mets la pédale douce et prends le temps de savourer ton exploit. Adidhatz

11:36 PM  
Anonymous Anonyme said...

Salut,
Le vent frivole, d'abord allié puis contrariant, l'eau bienfaisante qui pourtant alourdit les sacoches, le paysage somptueux et si charge de menaces (pollution comprise) la chaleur et la pente, et surtout l'effort, l'envie phenomenale et l'equilibre maitrisé. Chapeau bas ! Quelle volonté ! Quel tempérament !
Je penserai bien fort à toi (qui aura prefere l'original à la copie) en accompagnant jeudi et vendredi Michèle à Mirande ou elle va gonfler le flux des passionnes de Country
Merci et bon vent (si nécessaire)! Tonton Didier

12:57 AM  
Anonymous Anonyme said...

ALORS LA BERNARD C'EST DU DOMAINE DE L'EXPLOIT !!!!!

heureusement que tu arrives bientôt, car tu vas faire exploser ma boîte à émotions.

et en plus tu arrives à nous faire une narration de ton épopée comme si nous y étions. tout au long de la lecture j'ai essayé d'imaginer ce que tu as pu endurer. Mais on ne peut pas s'imaginer ce que c'est que de pédaler pendant toute une journée à 45° de moyenne de chaleur.

je t'admire beaucoup, mais je n'ai jamais douté que tu y arrives.

10:42 AM  
Anonymous Anonyme said...

Bravo Bernard!
Tu l'as traversé ce désert!
Quel régal tous les jours de lire ton compte rendu !
Merci!
Gisèle.

11:35 AM  
Anonymous Anonyme said...

Bravo Bernard vous avez réussi.
Votre exploit nous laisse admiratifs..
Encore merci pour vos superbes narrations...
A bientôt

3:24 PM  
Anonymous Anonyme said...

Bravo Bernard,

Ton récit est superbe.
Tu viens de pédaler et d'écrire les plus belles pages de ton périple. Il est vrai que lorsque tu parles de montagne et de désert, je ne peux qu'apprécier. Il aurait été dommage que tu ne fasses pas cette étape titanesque. Ton carnet de route est ainsi complet et parfait.

Tu tiens le bon bout. Plus que quelques coups de pédales pour mettre les pieds dans l'eau du Pacifique.

A bientôt.

10:01 PM  
Anonymous Anonyme said...

4 jours sans nouvelles ! Nous n'étions pas habitués à cela. Tu te dois à tes lecteurs old boy, don't forget it ! Allez continue à nous faire rêver...

10:35 PM  
Anonymous Anonyme said...

Je suis époustouflé par ce récit de la traversée du désert....quel exploit Bernard! car sur un vélo dans un tel environnement c'est extraordinaire...et même plus encore. Sur mon vélo, je suis tout petit quand je pense à ce que tu fais...je me demande même si cela est possible? Et le récit est encore plus poignant que tout...
Vraiment bravo pour ce courage et cette volonté!!!!
A bientôt Daniel Daubert

5:09 AM  
Anonymous Anonyme said...

Cher Bernard. Ce 12 juillet, le Tour de France arrive à Pau et ce message doit être le 18ème, à la suite de ton dernier message du 7 juillet depuis "Yucca Valley", qui nous donnait le frisson avec "ta traversée du désert" . Ici, "so far, so good", nous sommes dans le silence "blog", pas de nouvelles : bonnes nouvelles dit-on, il est probable que la digestion et la dégustation à posteriori de cette épreuve nécessitent un temps de rencontre au coeur de soi-même, puis les images de ton désert nous arrivent et viennent enrichir et colorer ton épique récit. Un soupçon d'inquiétude devant ce silence, mais oh joie, soupçon vite effacé par de minuscules balises qui venaient nous rassurer quant à la poursuite de ta route inexorablement vers San Francisco. Eh oui, les balises ont franchi trois étapes depuis Yucca Valley : Victorville, Lancaster et Tehachapi actuellement, près de Bakersfield. Merci les balises, merci surtout à Bernard qui les précède, merci à Eric qui les déplace. A bientôt. Jacques.

7:48 AM  
Anonymous Anonyme said...

Cher Bernard. Ce 13 juillet aux aurores, nous nous réjouissons, la balise a encore avancé jusqu'à Bakersfield, et se rapproche de San Francisco mais pas de nouvelles directes de toi. A défaut, les comments des uns et des autres sont lus avec encore plus d'attention. Le fidèle J de J, que je salue, a exprimé le souhait de beaucoup : "Tu te dois à tes lecteurs old boy, don't forget it ! Allez continue à nous faire rêver..." Un soupçon d'inquiétude même s'est fait sentir du côté de Sendets. Aussi, selon des sources très proches de Bernard M...., sources récentes que je ne dévoile qu'à moitié pour l'instant (Mme H..... M....,), "Il était à Bakersfield et se dirigeait vers Buttenwillow." Il va de soi que ces informations sont de la plus grande confidentialité. Amitiés à toi Bernard et à tous. Tu nous fait tous rêver, autant dans ton silence que dans tes récits. Jacques.

6:21 AM  
Anonymous Anonyme said...

Congratulations Bernie !!

L'ampleur de l'exploit accompli a vaincu mes dernières inhibitions scripturales. J'abandonne l'anonymat du simple lecteur et, armé de mon clavier, je m'associe aux félicitations et soulagement collectifs : vous nous impressionnez sacrément sur ce coup là mais vous nous avez aussi fait bien peur !!
Maintenant que la dernière ligne droite se déroule devant Red Dog, il ne s'agit pas de se déconcentrer. Ce serait dommage d'avoir réchappé aux serpents à so(r)nettes, à "Jack" et au "Cheyenne", à la fournaise, à la soif (c'est terrible, j'ai connu ça tard la nuit aux alentours du 15 août...) pour se laisser couper la route par le 4x4 massif d'un milliardaire californien. Remarquez, avec un peu de chance, les premiers secours pourraient être prodigués par Pamela Anderson !! Non, Hélène, je plaisante...
En tous les cas, encore bravo et testez quand même un peu la roue libre pour les derniers miles...

PS : si vous me proposez une ballade à vélo à votre retour, j'y réfléchirai à deux fois.

A bientôt BOPAPA

Olivier

6:42 PM  

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