V2V TRIP

Du vignoble du Jurançon aux vignobles de la Californie, traversée d'un océan en cargo et d'un continent en vélo. From Jurançon vineyard to Napa Valley vineyard, through the Atlantic ocean by cargo ship and from New York to San Francisco by bicycle.

V2V TRIP: the end

Hello, friends.

Cette fois, c'est fini et bien fini.

La soirée du 4 novembre à Jurançon a réuni 121 personnes (un peu serrées) dans la grande salle de la Maison Pour Tous. Par votre présence enthousiaste,
vous avez confirmé l'intérêt, déjà perceptible au travers des commentaires du blog, que vous avez porté à cette route de l'Ouest.

De l'avis général, vous avez aimé les 57 minutes d'images que j'ai pu vous proposer grâce au talent de Marc Etchenique, réalisateur du film. Vous avez vu l'Amérique telle que je l'ai vue, avec ses villes emblématiques, son habitat, ses routes impressionnantes, ses hautes montagnes, ses parcs nationaux, ses territoires, ses déserts. Vous avez fait connaissance avec une partie des êtres qui, en mer ou sur la route, m'ont apporté leur présence, leur aide, leur amitié. Je pense qu'à travers ce spectacle beaucoup d'entre vous ont pu se faire une meilleure idée de mon voyage. Évidemment, comme on me l'a dit, le film n'a montré ni la difficulté, ni la souffrance. Pour moi, ce condensé de 1200 photos est un peu comme un souvenir: il oublie les mauvais moments pour ne retenir que le beau et le bon.

Au-delà du film c'est toute la soirée qui a tenu ses promesses. Beaucoup d'entre vous, qui s'étaient perdus de vue, ont eu le plaisir de se retrouver. Pour les autres, nous nous sommes présentés et il y a eu du début à la fin une très agréable ambiance. En vous voyant tous réunis, j'ai pu mesurer la chance que j'ai de compter dans mon entourage familial ou amical tant de belles personnalités. Je suis heureux que vous ayez pu découvrir d'autres cyclistes voyageurs, aussi solides que modestes, Léo Woodland et Jean-Pierre Méliande, qui ont pu faire part de leur expérience.

Côté buffet, vos magnifiques apports ont constitué une superbe table, très appréciée que ce soit pour le salé, le sucré ou le vin et, très important à mes yeux, il n'y a eu aucun gaspillage. Les tout petits restes ont fait le lendemain le bonheur de quelques personnes moins favorisées.

Hélène et moi vous remercions tous très chaleureusement. Nous n'avons qu'un seul regret: n'avoir pu consacrer que très peu de temps à chacun d'entre vous. Mais quand on est si nombreux, 3 ou 4 heures passent très vite.

A vrai dire, nous avons été un peu dépassés par le nombre. Nous ne pensions pas au début que vous seriez si nombreux à répondre présent. Et encore, pour des raisons de sécurité (nous étions à l'extrême limite pour cette salle) avons nous dû nous cantonner au "premier cercle" et dire "non" à des connaissances à peine plus éloignées, ce qui n'est jamais facile à faire. Pour diverses raisons, il y a eu quelques grands absents, des piliers du blog notamment. Nous leur proposerons des séances de rattrapage personnalisées dans les semaines à venir. La soirée a été dédiée à Michel Lisita, qui a suivi le voyage avec gourmandise, qui était à l'aéroport de Pau le 11 août pour nous accueillir, qui aurait sûrement été parmi nous, mais que la maladie a emporté entre temps.

La préparation de la salle a été un moment "chaud". Heureusement, la présence de Didier et Christian le samedi après-midi a été décisive, dans le même temps où Eric réglait le problème de l'installation du matériel de projection et de sonorisation. Un grand merci leur est adressé.

Vous avez vu que j'ai offert un petit cadeau à ma maman et aux deux passagers du Hudson, venus de Vichy et de Strasbourg, qui ont découvert avec moi les plaisirs de la traversée transocéanique: le texte du blog, corrigé et remis en pages, avec tous les commentaires en annexe. Au cas où certains seraient intéressés, je vous ai proposé de le faire imprimer en plusieurs exemplaires afin de réduire les coûts. J'ai eu une quinzaine de commandes. Bonne nouvelle, le prix de revient à l'unité a chuté d'un peu plus de 3 euros, passant de 11,60 à 8 euros. Pour ceux qui auraient loupé le coche, je peux soit attendre d'avoir un autre groupe de commandes (j'en ai déjà 2), soit fournir les 2 CD pour une impression personnelle.

Pour le DVD, j'ai eu 25 commandes. Marc Etchenique prépare les copies et les couvertures. Il me les a promises pour le 1er décembre.

Il va sans dire que je n'ai rien à "vendre", surtout
à ma famille et à mes amis. J'ai entièrement financé la totalité du voyage, y compris la fabrication du DVD. Les participations pour le texte imprimé du blog et pour le DVD ne représentent que le prix de revient (ce que j'ai payé à la société de photocopies et ce que va me demander Marc Etchenique). je n'ai aucunement l'intention de me lancer dans une vente a posteriori de ce voyage, affaire privée par excellence et qui le restera.

Je vais adresser à chacun de ceux qui m'ont passé commande un rappel de leur ordre. Ils pourront ainsi le confirmer ou revenir sur leur décision. Quand j'aurai assuré les livraisons, le voyage sera terminé et il sera temps de passer à autre chose. Je ne vais pas laisser le blog pourrir sur l'internet. Je le saborderai au début de 2007, après l'émission de radio que Jacques m'a proposé de réaliser dans le cadre de ses chroniques "comment construire ensemble un monde plus fraternel".

J'avais promis, en guise de conclusion, quelques réflexions personnelles à partir de mon regard sur la société américaine de ce début de siècle, bien conscient de la difficulté de l'exercice et de toutes les nuances dont il fallait l'entourer. Finalement, après avoir relu très attentivement tout ce que j'ai écrit, j'y renonce. J'ai tout dit de ce que j'avais à dire, soit clairement, soit entre les lignes. Chacun pourra se livrer au même travail de relecture et me comprendra.

Je viens d'apprendre ces jours derniers que Jacques (de Sendets) et Daniel (de Coussay-les-Bois) ont eu la douleur de perdre le premier son père, le second sa mère. Quelques jours avant, Jacques était devenu grand-père d'une petite Camille. Comme il me l'a dit lui-même, c'est le relais des générations. Un peu plus tard, Michel Jodoin, mon frère du Québec, m'a annoncé la naissance de Philippe-Antoine, son premier enfant, arrivé sur terre le 25 octobre. Le voyage de la vie ne finit jamais.

Jurançon, le 20 novembre 2006



De Jurançon (3): la soirée de clôture

Hello, friends,

Je vous ai abandonné depuis quelques jours, même si les contacts se sont poursuivis par d'autres canaux que le blog.

La réalisation du DVD m'a beaucoup occupé. J'ai également consacré beaucoup de temps à corriger les plus grosses fautes de frappe et d'orthographe des messages du blog.

Comme je vous l'avais promis, les messages sont maintenant tous datés. De toute façon, j'ai réalisé une version "word" de la totalité du blog (messages et commentaires) qui a donné lieu à plusieurs corrections. L'ultime est en cours, afin de traquer les dernières fautes. Je serai bientôt en mesure de vous fournir une version complète sur CD, prête à être imprimée si vous souhaitez garder une version "papier" du voyage.

La soirée de samedi se prépare. Il va falloir se serrer un peu. La salle est prévue pour 120 et vous êtes 130 invités. Ce que nous perdrons en confort, nous le gagnerons en intimité. Je vous rappelle qu'il ne faut pas diner avant mais que nous faisons un buffet commun, chacun amenant quelques chose à manger ou à boire.

Je vous rappelle aussi: samedi prochain 4 novembre, à partir de 20H à la maison pour tous de Jurançon, à 150m de la place du Junqué en allant vers le gave par l'avenue Gaston Cambot.

Pour le grand voyage en images, are you ready?

De Jurançon (2) : Le blog

Un témoignage

Vous vous souvenez peut-être de Charles, le cycliste rencontré à Great Bend. Quand je lui ai parlé du blog, il s'est demandé comment je pouvais tenir ce journal électronique. Trois ans auparavant, il avait accepté d'écrire au jour le jour pour un quotidien le récit d'un voyage en vélo. Il a envoyé les deux premiers "papiers" avant de donner sa démission en ces termes: "gardez votre argent mais ne comptez plus sur moi; je veux voyager tranquille".

L'idée de départ

A l'origine, il est prévu de se servir de l'Internet pour donner quelques nouvelles à la famille au cas où les relations téléphoniques seraient compliquées. De Seattle, Mark Taylor a informé que le réseau des libraries était équipé en informatique. Du simple message au carnet de voyage électronique, le pas est vite sauté. Le cercle des destinataires s'agrandit. "Pourrais-tu mettre en place un lien avec un espace photos afin de ne pas pénaliser ceux qui n'ont pas l'ADSL?. Éric ouvre l'espace, crée le lien, installe Google Earth Map. Une présentation du voyage s'impose. Ce sera un abécédaire. Le carnet d'adresses rentre en fonction.

Je m'arrêterai tous les 8/10 jours pour donner quelques nouvelles si la route est intéressante.

Le voyage en cargo

Je découvre le voyage en cargo, et c'est passionnant. Il faut raconter. A bord, l'accès au blog n'est pas possible mais je peux envoyer des courriels à Éric qui assure la mise en page. Sur le bateau, j'ai le temps d'écrire et j'enchaîne les messages: Partir c'est ne pas rester, semi-conducteur (20 avril), Master et commanders (21 avril), Valencia (22 avril), La Pâque (23 avril), The strait (24 avril), Grandes découvertes (25 avril), Transatlantique (30 avril). Sans m'en rendre compte, je me piège en donnant un style et en installant un rythme que le voyage en vélo ne me permettra pas de soutenir. Mais damned où sont les photos? demande déjà Hélène Depret. Je commence à être redevable d'informations vis-à-vis du cercle d'amis et de connaissances.

A la ”library” de Lewisburg

A New York, je regarde avec Arlene les photos sur un écran d'ordinateur pour la première fois. C'est tard dans la soirée du deuxième jour, trop tard pour procéder à un envoi sans maîtriser parfaitement la technique. Je choisis de me reposer au lieu de faire suivre. Ce manquement va me rester dans la tête presque une semaine, jusqu'au moment où je décide de m'arrêter pour me remettre à jour.

Le 11 mai, le mauvais temps menace et les prévisions météos sont mauvaises. Je n'ai que six jours de route à mon actif mais j'ai besoin de me reposer. Je décide de profiter de l'occasion et stoppe à la mi-journée à Lewisburg. A la sortie du restaurant un Amish d'origine hollandaise m'indique oralement où se trouve la library. Confiant, je m'y rends en vélo. J'ai mal compris les explications, je me perds. Je reviens au point de départ, réserve un motel que j'avais repéré, me fais expliquer la localisation de la bibliothèque pour la deuxième fois. Je repars, tourne encore pas mal avant de trouver le bâtiment. En fait, il est situé beaucoup plus loin que ne le laissaient entendre les explications. Mais j'ai du mal à me faire aux histoires de blocks pour désigner le nombre de rues. Et puis, pour les gens, qui font tout en voiture, ce n'est jamais très éloigné. Pour moi, l'échelle est différente.

A la library, je suis bien accueilli et m'installe pour la première fois devant un computer public. Surprise, le clavier n'est pas un azerty. De plus, il n'y a pas d'accents. Autodidacte en traitement de texte et novice en matière de carnet de voyage "électronique, je ne retrouve que difficilement la procédure d'ouverture du blog, d'autant plus que tout est en Américain. J'arrive quand même à écrire un premier message (la trilogie New-yorkaise).

Pour l'envoi des photos à Éric, je me heurte à plusieurs écueils: je ne connais pas par cœur l'adresse gmail et je dois la rechercher au fin fond de mon pocket multimedia center Archos. Quand je la trouve, j'écris gemail, avec le e en plus; forcément ça ne fonctionne pas. Cette recherche m'a obligé à débrancher l'appareil qui était prêt pour l'envoi des photos. Pour cela, j'avais dû trouver une prise de courant ordinaire en plus de la prise USB. Le constructeur indique en effet de ne pas utiliser le matériel sur sa batterie pendant la connexion à un ordinateur. Je ne peux pas prendre le moindre risque avec l'Archos. Tous les soirs, j'y transfère les photos du jour. C'est la mémoire du voyage. Un seul incident et je perds tout. Autant dire que j'ai et j'aurai pour lui toutes les attentions.

Revenons à l'envoi des photos. Au premier essai, je joins une dizaine de photos. Trop lourd, dit le programme au bout d'un long moment. Je réduis. Ça ne passe toujours pas. je descends à l'unité. Cette fois, c'est bon. Mais si je dois tout envoyer comme ça, j'en aurai pour des heures. Finalement, je découvre que les photos arrivent à partir par paire dans un délai raisonnable. Mais la connexion est quand même très lente.

La sélection des photos me pose un problème. Je ne sais pas qu'au lieu de la liste je peux afficher les thumbnails”. Je ne le découvrirai que plus tard, par hasard. Pour ce premier envoi, je débranche l'Archos, fais défiler les photos sur son écran, établis une liste et travaille ensuite à partir de la liste.

Tous ces problèmes m'occupent toute l'après-midi, et je suis loin d'avoir terminé. Heureusement, il fait dehors un temps exécrable. Je reviens au motel à la nuit et sous la pluie. J'ai près de deux miles à parcourir. Estimant que j'ai encore une journée de travail pour me mettre à jour, je décide de sacrifier une journée complète le lendemain. J'annonce donc à la gérante que je resterai une nuit de plus. Je dîne tard et me couche très tard à cause de la lessive et de la toilette.

Le lendemain, le soleil brille mais je m'enferme à nouveau toute la journée pour envoyer d'autres photos et écrire un deuxième message (On the road).

Analyse

Si je vous ai raconté les débuts du blog c'est que toute la suite a découlé de ce démarrage; Si je vous ai narré en détail mon premier contact avec une library c'est parce que tous les problèmes que j'y ai rencontrés portaient en germe les difficultés auxquelles je me suis heurté par la suite.

  1. Conserver un style

Après avoir rédigé les messages envoyés du cargo, il m'était difficile de passer sur la route au style télégraphique ou impersonnel. j'ai donc choisi de vous raconter de vraies histoires. Mais j'ai un petit problème avec l'écriture: je suis très lent. J'écris trois phrases pour n'en garder qu'une. Je tourne et retourne les mots pour essayer de les mettre en équilibre et faire croire au jaillissement fluide du récit.

Pris par les horaires d'ouverture des libraries, je me suis fait violence pour passer outre cette manie afin d'assurer la rédaction des messages dans les délais. Il n'empêche! Écrire prend du temps: un peu de réflexion pour organiser l'histoire, des ratureschaque fois que l'écriture même malhabile précise la pensée et que la pensée décide de modifier l'écriture, quelques corrections aussi pour ne pas rendre un torchon. J'ai dû le plus souvent rédiger sans notes, sans plans, sans brouillons. J'ai composé avec un contexte chaque fois différent (distraction), un environnement plus ou moins silencieux (concentration difficile), un matériel auquel je n'étais pas habitué (manque d'habileté), parfois à peine descendu de vélo (fatigue).

Pour pallier ces inconvénients, j'ai repris plusieurs fois un subterfuge qui m'avait bien réussi sur le Hudson: la citation. La citation présente deux avantages. D'une part elle joue le rôle de démarreur quand on se trouve confronté au vide de la page blanche. D'autre part elle est au récit banal ce que l'assaisonnement est à une recette de cuisine, elle relève le goût. Pour un plumitif de vacances, ce n'est pas négligeable.

J'ai eu aussi recours à une autre astuce. Une large partie de mes pensées étant accaparée par le blog, je me suis mis très vite à préparer mentalement les messages sur le vélo. Il m'est même arrivé de griffonner quelques notes sur un bout de papier pour mémoriser une intro, une tournure, un plan lors d'un arrêt ravitaillement”. De ce fait, quand je m'asseyais devant le clavier, j'avais déjà une infrastructure dans la tête.

Cependant, j'ai eu beaucoup de choses à raconter! Sans le recul, comment sabrer dans l'actualité pour faire plus court? Je n'ai pas pu choisir et je n'ai pas su condenser. Il en a découlé des messages longs, quelquefois très longs. Ça vous a donné de la lecture, ça a occupé beaucoup de mon temps libre”. J'ai toujours profité au maximum des heures d'ouverture des bibliothèques et fréquemment joué le rôle du dernier client. Trois fois, je suis sorti à la nuit et j'ai été contraint de revenir au motel, très loin, tous feux rouges clignotants.

  1. Les difficultés matérielles

Elles sont de deux ordres et je vais simplement les énumérer, conscient d'en oublier

  • Trouver un ordinateur

Généralement ce fut dans les libraries, quelquefois dans les motels, deux fois dans un cybercafé, deux fois dans un magasin de vente de matériel informatique.

J'ai passé beaucoup de temps et fait des miles supplémentaires pour trouver les bibliothèques. Fréquemment, j'ai mal compris les indications des autochtones.

Il est généralement arrivé que les librariessoient en centre-ville et les motels en périphérie ou vice-versa. Une fois le motel réservé, j'ai donc parcouru de longues distances en vélo, parfois 6 ou 8 miles aller-retour… avec des côtes, pour m'y rendre. Ça m'a pris pas mal de temps. (Ces miles ne sont pas comptés dans les statistiques du précédent message).

Les libraries sont ouvertes souvent très tard (parfois 20H ou 21H), quelquefois même le dimanche. Mais plus je suis allé vers l'ouest, plus les horaires m'ont joué de vilains tours (fermeture à 17H). Aussi, pour amorcer des messages ou envoyer quelques photos, sautant sans transition du guidon au clavier, j'ai fréquemment fait passer le blog avant la douche et je me suis retrouvé tard dans la soirée ayant tout à faire. Arriver au comptoir d'une bibliothèque décoiffé et transpirant avait un avantage: donner du crédit à mes explications sur le voyage et le blog. Du coup, on m'a parfois facilité la tâche, plus dans la moitié est.

L'accès aux ordinateurs est gratuit. J'ai payé une fois (Great Bend).

Il est accordé au guess(invité). on m'a refusé l'utilisation à San Francisco.

Dans l'est, je n'ai pas eu de contraintes de temps d'utilisation. Dans l'ouest, à partir disons du Colorado, le temps a souvent été limité à une heure ou même moins. L'arrêt automatique m'a joué deux fois un sale tour: J'ai tout perdu. Après, je me suis méfié et j'ai sauvegardé paragraphe par paragraphe (perte de temps mais sécurité).

Dans les motels, je ne pouvais utiliser l'engin que pendant quelques minutes pour ne pas priver les autres clients. Parfois, la direction avait prévu le partage en n'autorisant qu'un quota de minutes par client. Entre 17H et 20H, ça bouchonnait devant l'écran! Là aussi, j'ai mis au point une autre tactique. J'attendais 21H30 ou 22H, l'heure où tout le monde se met au lit, pour commencer à écrire. Une fois, j'ai terminé à 1H du matin.

Dans les cybercafés et les magasins, les gens ont été très sympas. Ils ne m'ont fait payer que symboliquement, quelquefois rien du tout.

  • Les mauvais tours de la technique

- Impossibilité d'accéder au blog (Navajo Reservation).

- Bugs dans les polices de caractères.

- Connexion lente, voire très lente.

- Absence de logiciel de photos.

- Impossibilité de visionner les photos sous forme de thumbnails

- Transmission de photos interdite par la direction de la bibliothèque et donc bloquée.

- Coupures automatiques (perte de plusieurs heures de travail).

- Maintenance impromptue de Blogger (même perte).

- Matériel obsolète (pas de USB plug).

- Prises de courant intégrées dans les boiseries et inatteignables.

- …

Le blog et le voyage
  1. Le blog a pesé sur le voyage

J'enverrai quelques nouvelles tous les huit/dix jours. Vous comprenez maintenant que nous avons été très loin de ce petit à côté, ce petit plus envisagé au départ. D'ailleurs, en y réfléchissant, plusieurs d'entre vous ont été surpris de la longueur des messages et de leur nature. Par exemple, Jean-Pierre (le papa du filleul d'Isabelle) m'a dit: pour un type très fatigué, je me suis étonné que tu n'aies pas fait plus de fautes d'orthographe”. Vous comprenez maintenant tout ce qu'il y avait en amont.

Très fatigué, je l'ai été, à cause de la route mais aussi à cause du blog. Je suis trop souvent rentré très tard au motel, ayant à me doucher, faire la lessive, dîner, trier et transférer les photos du jour, etc, etc. Fréquemment, je me suis couché entre 23H et 24H, alors que j'étais réveillé presque tous les jours à 5H. Je le dis franchement: j'ai manqué de temps de récupération et de temps de sommeil.

  1. Le blog a modifié le voyage

Je vais plus loin: ce voyage n'aurait pas été le même sans l'obligation de le raconter au fur et à mesure.

- J'ai souvent passé des après-midi ou des soirées entières à écrire au lieu de visiter les villes étapes. J'ai donc perdu une partie de la découverte des USA que j'avais à portée. Heureusement, beaucoup de villes petites et moyennes n'ont pour un Européen qu'un intérêt limité. Mais j'aurais pu par exemple visiter quelques petits musées locaux, où me balader dans certains centre-villes, ce que je n'ai pas fait.

- J'ai organisé le découpage des étapes ,les demi-étapes, les journées de repos en fonction des contraintes du blog. J'ai fini par choisir les motels en fonction de leur proximité ou de l'éloignement des bibliothèques.

- Très vite, sur la route et à l'étape, mon comportement a changé et je me suis quelquefois comporté plus comme un reporter qui a un papier à produire que comme un voyageur qui se contente de vivre les évènements. C'est dire que le blog était aussi en permanence dans ma tête, au même titre que d'autres obligations importantes du voyage en vélo ou du voyage tout court. ”Boosté par vos messages, il a souvent pris le dessus.

Conclusion

Si c'était à refaire?

Si c'était à refaire, je referais ex-ac-te-ment la même chose.

Malgré la fatigue accumulée, malgré tout le temps de vivre le voyage dont j'ai été privé, malgré le souci permanent d'envoyer textes et photos, je referais le même voyage.

Un témoignage. Mon ami et collègue commerçant Pierre Osmin m'a cité le cas d'un garçon de sa connaissance qui a fait la traversée des Pyrénées, montées à pied et descentes en parapente, qui a vécu une aventure magnifique, qui a vu des paysages superbes, mais… qui a été déçu de ne partager son plaisir avec quiconque.

Au terme de mon voyage, je ne sais pas ce qu'est le sentiment de déception. J'ai dit dans un post en réponse à Alain que le maître mot de mon voyage était espace”. J'en ajoute aujourd'hui un second: partage.

Grâce au blog, j'ai réalisé l'incroyable: faire partager. Vous avez vécu presque en temps réel, à mes côtés, les difficultés et les plaisirs, le terne et le grandiose. Et dans l'autre sens, grâce à vous, j'ai persisté quand j'étais au bord de l'abandon, j'ai choisi des routes difficiles mais superbes, j'ai pris le temps de m'arrêter pour rencontrer des personnalités magnifiques. Vous avez été le compagnon de voyage idéal, celui qui donne toujours le bon conseil, celui qui est d'accord pour tout, qui ne crée pas un danger sur la route, qui n'éloigne pas des gens, qui encourage et motive, celui qui partage la joie. Vos commentaires, vos e-mails, vos lettres m'ont porté.

Le blog a transcendé le voyage.

Ce n'est pas vous qui m'êtes redevables, c'est moi qui vous dois, beaucoup, grâce au blog.

Merci.

Accessoirement, sur un plan très personnel, j'ai vécu une expérience d'écriture tout à fait nouvelle. J'ai aussi fait d'énorme progrès en matière d'habileté dans le maniement des ordinateurs. Je peux vous dire que dans les dernières semaines je jugeais d'un seul coup d'œil ce que j'allais pouvoir tirer d'une machine.

J'ai un autre merci à adresser à destination de mon fils Éric, qui a donné au blog une autre dimension en installant espace photos et Google Earth map, qui a passé beaucoup de temps à la mise en page des clichés et à l'installation des balises, qui a solutionné les problèmes techniques par exemple lorsque les messages disparaissaient de l'index sans raison où lorsque l'hypertext avait des ratés, bref qui lui aussi, pour soutenir le rythme, s'est couché souvent très tard.

L'individuel a engendré une amicale communauté, une communauté qui s'est élargie progressivement jusqu'à comprendre des membres inconnus.

Je ne peux que reprendre la conclusion d'un de mes messages:

le blog, c'est génial!

De Jurançon (1)

Quand comparaison ramène à la raison.

14 août 2006

Le présence des accents et des cédilles est chargé d'une lourde signification: le retour au point de départ après cent levers de soleil sur la terre d'Amérique. Nous sommes revenus.

Je laisse la parole à Jacques:
"Hier soir [11 août] presque à l'heure, il nous est revenu avec son Hélène et l'aéroport de Pau a éclaté d'un triple "pour Bernard, hip, hip, hip: hourra" qui a posé question à la foule environnante. Mais qui est donc ce Bernard tant acclamé? Famille, amis, localisants s'étaient fusionnés en l'heureuse circonstance. Deux images résument l'ambiance: la première Bernard en famille avec sa sœur Suzanne, sa maman, sa fille Isabelle, et son Hélène, et puis la seconde, merci Didier, un partage impromptu de Jurançon entre toutes les parties réunies où l'on peut reconnaître Didier, Michel Lisita. Il y avait aussi, côté localisants Michèle Moura et le petit-fils Antoine, Gaby Loudet. Didier a bien résumé la tonalité: "quel bon moment, mi-familial, mi-amical". Red Dog était présent, quoique discret, soigneusement emballé dans un carton à sa taille”.

Nous sommes revenus.

Je vous avais promis deux choses dès mon retour au bercail: aborder les grandeurs et vicissitudes du blog et vous proposer quelques réflexions concernant la société américaine. Choses promises, choses dues, vous les aurez... d'ici peu.

Auparavant, parce que je suis d'une manière générale très sensible à toutes les remarques, je vais répondre à deux attentes très souvent exprimées:

1- Tu aurais du dater les messages.

2- Tu devrais donner des chiffres.

Sur le premier point, le datage, j'ai l'intention de reprendre un à un tous les messages pour corriger les fautes de frappe et d'orthographe, éventuellement remodeler certains passages, et j'en profiterai pour ajouter les dates. Je ne garderai en effet de souvenir écrit du voyage que le blog. Tant qu'à faire, autant qu'il soit présentable.

Quant aux chiffres, je vais les appeler tout de suite à la rescousse, et voici pourquoi.

Après les deux derniers posts vous avez écrit, chacun dans votre style, de magnifiques comments en guise de conclusions. Je peux vous assurer que je les ai lus avec beaucoup d'émotion. Sans anticiper sur ce que j'aurai à dire à propos du blog, j'ai ressenti tout l'intérêt que vous avez porté au récit du voyage et tout le plaisir que nous avons partagé. A n'en pas douter, vous avez élevé l'analyse personnelle au niveau du sentiment général. Une amie m'a dit à propos de vos écrits (elle les avait imprimés à la suite de tout le blog): "c'est tout à fait ce que je pense, je n'aurais pas pu exprimer mieux mon sentiment".

Venant de non-pratiquants (cyclistes!), je pense comprendre vos réactions. Néanmoins, je me demande si votre amitié et votre générosité n'ont pas chargé vos propos d'un enthousiasme excessif, à tel point que je me suis dit en vous lisant: "Ouh, la, la, restons calmes!". Pour vous faire comprendre ma réaction, permettez-moi sous le contrôle des cyclotouristes chevronnés qui ont suivi la route de l'Ouest, de vous livrer quelques informations sur ce qui se pratique couramment dans le petit monde du voyage à vélo.

Il existe en France une superbe épreuve pour les cyclotouristes qui s'appelle "le tour de France randonneur et cyclotouriste". Comme son nom l'indique, cette épreuve consiste à faire le tour de la France en longeant mers et océan, en traversant les massifs montagneux et en en franchissant les plus prestigieux cols, le tout sans assistance et dans un délai de 30 jours pour l'option "randonneur" ou de 60 jours pour l'option "cyclotouriste", le choix étant laissé au voyageur. Savez-vous combien fait le tour en question? Pas moins de 5000 km! 5000km en 30 ou 60 jours avec une dénivelé pas possible. Croyez-moi, il ne faut pas traîner! Et pourtant tous les ans des cyclotouristes réalisent ce voyage, généralement dans le plus strict anonymat. Ils en tirent souvent des récits passionnants. J'ai déjà parlé, dans la présentation du V2V trip, de Philippe Meyer auteur de "2 000 000 de coups de pédale". J'ai aussi demandé sur le blog des nouvelles de Jean-Pierre Méliande qui formait le projet de repartir pour un deuxième tour, cette fois en solitaire après avoir réussi la première fois avec un ami et raconté son épopée dans le bulletin aquitain de cyclotourisme. Jean-René Larrieu, président du comité départemental, m'avait répondu en comment que Jean-Pierre était reparti. C'est encore JR qui vient de m'apprendre que Jean-Pierre avait bouclé cette nouvelle aventure en une cinquantaine de jours.

Christine et Robert, deux cyclo-voyageurs de la région paloise qui sont passés me voir ces jours-ci, ont réalisé il y a deux ou trois ans l'aller-retour jusqu'à Saint-Jacques de Compostelle: 1800 km en vingt-deux jours, sans étape de repos.

Quant à la traversée des USA, c'est aussi une grande classique. En 2006, année du 30ème anniversaire d'Adventure Cycling, je pense que nous avons du être quelques dizaines à la réaliser. En ce qui me concerne, j'ai parcouru environ 3980 miles (6400km) en 68 jours de route et 11 jours de repos, soit une moyenne de 58,5 miles par jour (94km) sans compter les arrêts ou de 50,5 miles (81km) en les prenant en compte, ce qui est dans la moyenne du tour de France cyclotouriste et qui n'a donc rien d'exceptionnel.

Au-delà de ces aventures de taille moyenne, il faut garder à l'esprit que la planète est sillonnée en permanence par des cyclo-voyageurs, ceux que dans un beau reportage paru le 4 février 1996 Sud-Ouest Dimanche a appelé "les hommes-vélos", qui abandonnent le confort du quotidien pour partir au bout du monde. L'un d'eux, le girondin Philippe Jacq, dit qu'il part pour rencontrer des gens ordinaires parce qu'il est lui-même quelqu'un d'ordinaire.

Ordinaire. Ne croyez pas pour autant que je veuille après coup banaliser le lent cheminement vers le Pacifique. Une telle aventure engage tout l'être sur une très longue durée. C'est qu'il ne suffit pas de rentrer dans une agence de voyages et d'acheter un produit emballé/ficelé! La préparation s'étale sur des années. La traversée elle-même m'a amenée très loin en moi-même, que ce soit pour le physique ou le mental. Ceux avec qui j'ai eu des relations intimes par téléphone ou e-mail m'ont souvent entendu dire: "c'est dur, c'est très dur". Il faut donc résister en permanence, trouver des trésors de persévérance, mettre en oeuvre toute la ténacité dont on est capable. C'est dans la recherche d'un surplus d'endurance, dans cette confrontation avec "la limite", dans cet équilibre instable où la tentation de l'abandon est plus forte que le désir de réaliser qu'on finit par découvrir les richesses insoupçonnées qui ouvrent les chemins de la réussite.

Un long voyage en vélo n'est pas un chemin ordinaire. C'est peut-être pour ça qu'il procure le plaisir de tant de liens amicaux et ouvre à la découverte de grandioses paysages. Mais est-il un acte "extra-ordinaire"? Exige-t-il des qualités hors du commun? Très sincèrement, pour ma part, j'en doute. Maintenant que je vous ai fourni des éléments de comparaison je pense que vous pouvez vous faire votre propre opinion.

Par contre, je veux croire que ce qui m'a motivé et ce qui vous a plu, c'est la frontière ultime que je me suis inventée. Mais ça, c'est à chacun de nous, avec nos goûts et nos envies, nos certitudes et nos doutes, nos forces et nos faiblesses, de choisir un domaine, de fixer la hauteur de barre, de tracer les contours du possible, de donner une définition de l'extrême.

Et après? Et bien, après, la question est de savoir si on veut vraiment y aller et si la volonté est assez forte pour entreprendre. Pas moins.

Mais pas plus.

C'est pour ça, je crois, que la comparaison doit ramener à la raison ("raison" entendue ici comme "mesure"). Et pour cela:

Des chiffres, enfin!

Je vous préviens, c'est barbant. Pour chaque étape j'indique successivement le mileage (et le kilométrage) [TRP comme trip], le temps passé à pédaler, la vitesse moyenne en miles (et en kilomètres) [AV comme average speed], la vitesse maximum atteinte en miles (et en kilomètres) [Max],et parfois le pourcentage maximum [%].

En raison de quelques bugs il manquera des chiffres.

Pour les dernières étapes (arrêt du compteur) les chiffres sont des calculs avec cartes et panneaux routiers.

Pendant toute la traversée, j'ai arrêté le compteur à l'hébergement. Les miles "domestiques" supplémentaires (visites, allers et retours "libraries", etc) ne sont pas comptés.

Mai
6 New York City/Haverstraw TRP 35,88 (57,7), 3H45, AV 9,5 (15,30), Max 22,5 (36,20)
7 Haverstraw/Warwick TRP 36,13 (58,1), 4H18, AV 8,3 (13,35), Max 35,5 (57,10)
8 Warwick/Columbia TRP 53,13 (85,5), 5H07, AV 10,3 (16,60), Max 32,5 (52,30)
9 Columbia/Lehighton TRP 51,95 (83,59), 5H17, AV 9,80 (15,75), Max 38,50 (61,95), 15%
10 Lehighton/Paxinos TRP 74,22 (119,42), 7H36, AV 9,70 (15,60), Max 37 (59,50), 14%
11 Paxinos/Lewisburg TRP 33,53 (54), 3H36, AV 9,20 (14,80), Max 34 (54,70)
12 Lewisburg: repos
13 Lewisburg/State College TRP 61,86 (99,5), 5H49, AV 10,6 (17,05), Max 30 (48,30), 11%
14 State College/Ebensburg TRP 86,49 (139,15), 8H12, AV 10,5 (16,9), Max 36 (57,90), 11%
15 Ebensburg/Leechburg TRP 63,41 (102), 6H54, AV 9,10 (14,64), Max 34 (54,7), 14%
16 Leechburg/Beaver (Monaca) TRP 66,05 (106,30), 7H49, AV 8,4 (13,5), Max 35 (56,3), 12%
17 Monaca/Steubenville TRP 50,45 (81,20), 5H14, AV 9,6 (15,40), Max 32 (51,50), 9%
18 Steubenville/Uhrichsville TRP 49,25 (79,20), 5H35, AV 8,7 (14), Max 33 (53), 12%
19 Uhrichsville/Coshocton TRP 35,51 (57,10), 3H38, AV 9,7 (15,60), Max 21,50 (34,60), 6%
20 Coshocton/Mount-Vernon TRP 46,44 (74,7), 4H50, AV 9,5 (15,3), Max 27,5 (44,25), 8%
21 Mount-Vernon/Marysville TRP 55,46 (89,20), 5H23, AV 10,20 (16,40), Max 23 (37)
22 Marysville/Troy TRP 69,66 (112), 6H40, AV 10,4 (16,7), Max 27 (43,4), 5%
23 Troy/Newcastle TRP 84,27 (135,60), 7H04, AV 11,9 (19,15), Max 27,5 (44,25), 8%
24 Newcastle/Crawfordsville TRP 90,95 (146,3), 7H31, AV 12 (19,3), Max 30,5 (49), 6%
25 Crawfordsville/Paris TRP 75,28 (121), 7H39, AV 9,8 (15,8), Max 27 (43,4), 7%
26 Paris/Mattoon TRP 44,29 (71,2), 4H50, AV 9,1 (14,6), Max 26 (41,8), 5%
27 Mattoon/Taylorville TRP 61,29 (98,6), 4H55, AV 12,4 (19,9), Max 25,5 (41), 5%
28 Taylorville/Jacksonville TRP 59,04 (95), 5H25, AV 10,8 (17,3), Max 24 (38,6), 5%
29 Jacksonville/Bowling Green TRP 68 (109), bug de compteur
30 Bowling Green/Kingdom City TRP 69,52 (111,8), 6H41, AV 10,4 (16,7), Max 30,5 (49), 12%
31 Kingdom City/Jefferson City TRP 44,26 (71,2), 4H13, AV 10,4 (16,7), Max 27 (43,4), 13%

Juin
01 Jefferson City/Sedalia TRP 70,02 (112,6), 6H33, AV 10,6 (17), Max 32 (51,4), 13%
02 Sedalia: repos
03 Sedalia/Harrisonville TRP 73,96 (119), 7H04, AV 10,4 (16,7), Max 29 (46,6), 9%
04 Harrisonville/Ottawa TRP 61,67 (99,2), 5H23, AV 11,4 (18,3), Max 27 (43,4), 7%
05 Ottawa/Emporia TRP 73,18 (117,7), 6H21, AV 11,5 (18,5), Max 25 (40,2), 6%
06 Emporia/Marion TRP 50,79 (81,7), 4H45, AV 10,6 (17), Max 24 (38,6), 5%
07 Marion/McPherson TRP 37,33 (60), 2H47, AV 13,3 (21,4), Max 25 (40), 4%
08 McPherson/Great Bend TRP 65,6 (105,5), 6H06, AV 10,7 (17,2), Max 20 (32,2), 3%
09 Great Bend/Ness City TRP 65,31 (105), 6H58, AV 9,3 (15), Max 14 (22,5)
10 Ness City/Scott City TRP 56 (90), AV 10,4 (16,7)
11 Scott City/tribune TRP 48 (77), 4H15, AV 11,2 (18), Max 17 (27,3), 3%
12 Tribune/Eads TRP 58,46 (94), 4H48, AV 12,1 (19,47), Max 17,5 (28), 3%
13 Eads/Ordway TRP 62,08 (99,9), 5H26, AV 11,4 (18,3), Max 21,5 (34,6), 4%
14 Ordway/Pueblo TRP 50,52 (81,2), 5H15, AV 9,6 (15,4), Max 17 (27,3), 9%
15 Pueblo/Westcliffe TRP 59 (95), 7H40, AV 7,6 (12,2), Max 32,5 (52,3)
16 Westcliffe/Salida TRP 48,65 (78,2), 4H15, AV 11,4 (18,34), Max 32 (51,5), 9%
17 Salida/Gunisson TRP 64,59 (103,9), 7H42, AV 8,3 (13,3), Max 35,5 (57,10), 13%
18 Gunisson/Montrose TRP 65,51 (105), 6H21, AV 10,3 (16,5), Max 34,5 (55,5), 11%
19 Montrose/Telluride TRP 68 (109,4), 7H45, AV 8,7 (14), Max 27,5 (44,2), 17%
20 Telluride/Cortez TRP 77 (123,9), 7H18, AV 10,5 (16,9), Max 30,5 (49), 13%
21 Cortez: repos
22 Cortez/Moab en voiture, visite de Arches National Park
23 Cortez/Monticello TRP 61,9 (99,6), 6H24, Av 9,6 (15,4), Max 33 (53), 7%
24 Monticello/Bluff TRP 51,12 (82,2), 4H28, AV 11,4 (18,3), Max 38,5 (62)
25 Bluff/Goulding TRP 48,09 (77,3), 5H15, AV 9,1 (14,6), Max31,5 (50,6)
26 Goulding/Kayenta TRP 24,38 (39,2), 2H14, AV 10,9 (17,5), Max 22 (35,4), 6%
27 Kayenta/Tuba City TRP 75,27 (121), 6H22, AV 11,8 (19), Max 25 (40,2), 9%
28 Tuba City/Flagstaff TRP 74,97 (120), 7H26, AV 10 (16,09), Max32 (51,5), 8%
29 Flagstaff/Grand Canyon en mini bus (voyage organisé)
30 Flagstaff/Sedona TRP 39,76 (63,97), 3H21, AV 11,8 (19), Max 30,5 (49), 7%

Juillet
01 Sedona: repos
02 Sedona/Prescott TRP 60,24 (97), 6H30, AV 9,2 (14,8), Max 32,5 (52), 11%
03 Prescott/Wickenburg TRP 61,25 (98,5), 4H45, AV 12,8 (20,6), Max 34 (54,7), 8%
04 Wickenburg/Salome TRP 54,89 (88,3), 4H59, AV 11 (17,7), Max 21,5 (34,6), 5%
05 Salome/Parker TRP 56 (90), 4H16, AV 13,1 (21), Max 26 (41,8), 3%
06 Parker/Twenty-Nine Palms, TRP 122,73 (197,5), 10H38, AV 11,5 (18,5), Max 33,5 (53,9), 6%
07 Twenty-Nine Palms/Yucca Valley TRP 23,52 (37,8), 2H10, AV 10,8 (17,3), 7%
08 Yucca Valley/Victorville TRP 74,67 (120), 6H04, AV 12,3 (19,8), Max 35,5 (57,1), 13%
09 Victorville/Lancaster TRP 64,31 (103,4), 6H45, AV 9,5 (15,3), Max 24 (38,6), 6%
10 Lancaster/Tehachapi TRP 46,82 (75,3), 5H19, AV 8,7 (14), Max 38,5 (62), 16%
11 Tehachapi/Bakersfield TRP 50,02 (80,5), 4H33, AV 10,9 (17,5), Max 30 (48,2), 12%
A partir d'ici, panne de compteur
12 Bakersfield/Lost Hills TRP 47 (75)
13 Lost Hills/paso Robles TRP 63 (100)
14 Paso Robles: repos
15 Paso Robles/King City TRP 60 (96)
16 King City/Salinas TRP 52 (83,6)
17, 18, 19, 20 Salinas, Monterey Bay, Big Sur: repos
21 Salinas/Santa Cruz TRP 48 (77)
22 Santa Cruz/Redwood City TRP 55 (88,5)
23 Redwood City/San Francisco TRP 45 (72,4)

Honnêtement, pour ceux qui voulaient des chiffres, ce n'est pas plus amusant de lire des histoires?


From Sonoma Valley
(Kenwood winery)


La tête dans les étoiles (du drapeau américain) et les vapeurs... des vins de Californie (blancs et rouges), je continue à consulter vos messages sympathiques, et vous en remercie. J'ai eu ces derniers jours un peu plus de temps que sur la route et j'ai découvert certains de vos envois, écrits sur des posts très antérieurs, que je n'avais pas encore lus. Je ne pensais pas que la chaîne de l'amitié aurait tant de maillons! Dès notre retour à Jurançon, je reprendrai tous les posts pour relire tous les messages et je vous parlerai de la grande aventure dans l'aventure qu'a été le blog.

Vous pouvez continuer à vous exprimer si le cœur vous en dit. Le blog n'est pas près de mourir. A très bientôt.