V2V TRIP

Du vignoble du Jurançon aux vignobles de la Californie, traversée d'un océan en cargo et d'un continent en vélo. From Jurançon vineyard to Napa Valley vineyard, through the Atlantic ocean by cargo ship and from New York to San Francisco by bicycle.

From Goulding (Navajo Territory)
June 26th

Ç
a ne vous est jamais arrivé de vous dire: "ouh là, danger!"? On appelle ça, je crois, le sixième sens. Ça ne vous est jamais arrivé de vous dire: "Tiens, ça fait une paye que je n'ai pas vu un tel", et de voir le tel dans le quart d'heure qui suit? La vie a des clignotants. Il lui en manque un. Celui qui dirait: "attention, mec! Là, tu vas vivre quelques heures que tu n'es pas près d'oublier, t'as intérêt à les savourer!"

Faire durer

Le motel de Nancy n'offrait pas le breakfast, mais le restau d'en face a ouvert un peu plus tôt pour moi. Sur la route il y avait de longues côtes, mais elles étaient douces et le vent faisait la grasse matinée. Les descentes étaient pentues et rapides mais les revêtements routiers étaient si parfaits qu'on s'est permis une petite pointe à plus de 38m/H (60km/H passés). Bref, tout baignait. Alors, une fois encore, il a fallu faire durer. Arrêts photos, arrêts ravitaillements, arrêt pour n'importe quoi: rien n'y a fait, en deux heures, les 22 miles entre MONTICELLO et BLANDING étaient pliés. Faire durer: une bonne demi-heure au visitor center (office de tourisme), un petit tour à la poste pour s'alléger de quelques pièces inutiles, trois ou quatre cartes postales pour les réfractaires à l'informatique et on est presque à l'heure du déjeuner.

Les bikers de la Californie

Au family restaurant de BLANDING, je suis le premier client pour le lunch (11H!), mais immédiatement suivi d'un couple de bikers. Par politesse, on se dit deux mots de table à table. Je termine le repas juste après eux. Quand je sors, ils discutent avec un autochtone, et alors que je remets ma sacoche de guidon sur le vélo, commencent à me poser des questions. Nous parlons de ce qui a été fait et de la suite. La suite, Scott et Amy la connaissent bien. Amy est née dans la Napa Valley, à CALISTOGA. Ils me conseillent des routes. "Trust me", me dit Scott (faites-moi confiance). "I do, Scott" (mais oui, je vous fais confiance). Ils m'offrent une carte routière, avant que nos trois engins démarrent ensemble laissant Murphy, le gars du coin, tout seul devant le dinner. Scott et Amy sont les premiers Américains à me donner une info sur cette San Joachim Valley que j'avais depuis longtemps en point de mire pour éviter le désert: c'est plat et cultivé, et la route 49 est très "scenic" (touristique). Et bien, voilà!

C'est du Bluff

(Ce paragraphe prendra toute sa saveur avec les photos jointes)

Si vous voulez vous changer des environs de LANESTER, de TOUTLEMONDE, SAINT-JORIOZ ou du canal du Midi (je dis ça pour les copains de la fédé qui nous lisent peut-être), si vous trouvez que le bois du Laring ou la côte de PIETAT font un peu répétitif, j'ai un tuyau: payez-vous une traversée de la White Mesa et arrêtez-vous à BLUFF. Dans la White Mesa (Montagne blanche), il y a parfois des deux-chevaux, mais dans l'ensemble ça n'a rien à voir avec les champs de maïs et la route n'est pas encombrée. L'entrée de BLUFF ressemble un peu aux coteaux de JURANÇON côté rocade mais c'est quand même autre chose. Pour le Martini on the rocks ce sera difficile, mais vous pourrez tenter votre chance au café du coin. Côté Histoire, je vous conseille de visiter le fort, très différent du château de PAU. Le centre-ville est peinard, le seul problème étant peut-être les voitures-ventouses qui semblent être là depuis un moment. Pour le restaurant, c'est facile, il y a des voitures devant la porte. De la salle, le panorama n'a rien à voir avec les platanes du Junqué. Au menu, il faudra faire une croix sur le confit aux haricots, mais vous pourrez vous contenter comme moi de la "orange soup" (soupe froide apricot, orange, carrot) et du Ruby's chicken enchilada with baby greens and herbal rice (l'enchilada étant une crêpe de maïs), arrosé de "lemonade" faite maison. Ah, le nom du troquet: "Cow Canyon Restaurant" (on est loin de "chez Jean"!). Repérez bien le panneau "open" (ouvert), parce il y a quelquefois des camions dernier-cri qui le masquent.
Mon Dieu! J'allais oublier le motel! Si vous délaissez les établissements conventionnels chers et banals, vous choisirez le "Mokee Motel": 10 chambres (!), toutes non-fumeur, et ici, dans ce désert, pour un prix de misère, le seul motel d'Amérique où les parterres de fleurs s'étalent devant la porte.

Il y a des jours où la vie devrait vous avertir qu'elle va vous gâter.

So far, so good.

4 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Waouhhhhh!!!! Fantastique!!!
N'aurais tu pas par mégarde franchi une porte spatio-temporelle qui t'aurais conduit au temps des saloons, des duels, des attaques d'indiens et de la ruée vers l'or?
Bye lonesome cowboy (not so poor!!)

1:28 PM  
Anonymous Anonyme said...

Je partage ce sentiment. Indice supplémentaire: je trouve également qu'au fil des récits tu parles de plus en plus de (et à) ton Joly Jumper ;-))
Au fait ? Cette BD est elle connue là bas ?

A+

5:48 PM  
Anonymous Anonyme said...

salut Bernard !
Un petit bonjour "humide" du Far West Béarnais. Les indiens béarnais se cachent et nous attendons maintenant avec impatience la bataille du - 5 Juillet -.
Je pense à toi - Profites bien.

11:55 AM  
Anonymous Anonyme said...

Salut Bernard!!

Jsute un petit mot pour te dire que l'équipe de France a battu l'Espagne 3-1!!!
En 1/4 de finale, on tombe contre le Brésil!!!
Allez les Bleus!!
A+
Fred
Ps: Ah oui, bon courage pour la suite quand même :))

1:59 PM  

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