V2V TRIP

Du vignoble du Jurançon aux vignobles de la Californie, traversée d'un océan en cargo et d'un continent en vélo. From Jurançon vineyard to Napa Valley vineyard, through the Atlantic ocean by cargo ship and from New York to San Francisco by bicycle.

From Harrisonville (Missouri)

June 4th - super 8 motel

Permettez-moi de répondre à quelques questions laissées sans réponse.

Didier, tu t'es demandé comment je pouvais pédaler et prendre des photos.
1- Au fur et a mesure que passent les jours, je me rends compte que je suis parfaitement équipé pour ce voyage. J'avais acheté
Au Vieux campeur, à Toulouse, un petit truc de rien du tout, une courroie souple avec un clip, et j'ai l'appareil en permanence à la ceinture. Je le sors aussi vite que Clint Eastwood dans le truel final de "le bon, la brute et le truand", je prends la photo et je repars.
2- J'ai l'œil en permanence mobilisé.
3- Je ne fais pas dans l'artistique, j'essaie simplement de soigner l'angle, la lumière et le cadrage. Je ne sais rien faire d'autre.
4- Je crois que je possède un excellent appareil. Mais, pour ce voyage, je n'ai pas acheté "un prix", tu t'en doutes. Comme disait mon oncle au magasin: le prix s'oublie, la qualité reste. Dans notre société où la recherche du plus bas prix possible a été élevé au rang de la débrouillardise suprême, il faut de temps en temps revenir aux réalités: la qualité, ça a un prix.

Jean-Luc, j'ai très partiellement répondu à ta question sur les Rocheuses. Je te dois mieux que ça.
1- Nous pratiquons la même activité physique. Je ne t'apprendrai pas que les ruptures de rythme sont beaucoup plus difficiles à gérer qu'un effort continu, surtout à mon âge et eu égard au fait que je n'ai jamais été un grand sportif très doué. Personnellement, je préfère escalader un grand col pendant trois heures que cinquante côtes très dures à la suite.
2- Je te renvoie à la présentation du blog et à l'avertissement de Mark Taylor: "The Appalachian were far harder to climb than the Rockies", mot à mot "Les Appalaches furent beaucoup plus dures a grimper que les Rocheuses". On verra (mais je m'attends a beaucoup souffrir).

Jean-Claude m'a questionné sur les cartes routières. Sur ce point, je crois que, avec l'IGN grand public et Michelin, nous sommes les champions du monde des cartes. La première réflexion de Dave Wilson, le journaliste, quand j'ai sorti ma Michelin USA, a été: "what a beautiful map!", "quelle bonne carte!", mais beautiful est très fort pour les Américains, c'est plutôt "merveilleux". Sur les cartes que j'achète, même les meilleures marques, il y a les routes et c'est tout.


Je profite de cette bonne question pour signaler que la route de l'ouest coupe tout le réseau hydrographique. La moindre mare, c'est un "trou" sur la route, descente à pic et remontée itou.

Je reviens à Didier. Tiens, à propos, Didier, si tu pouvais donner à Hélène les mots de passe de l'impasse pour qu'elle me les transmettent par
email, j'aimerais savoir ce que Red Dog raconte dans mon dos.


Alors, Didier m'a interrogé sur la météo. Oui, je vois les prévisions, il y a même deux chaînes météo sur les soixante-douze disponibles. Mais une fois que tu sais qu'il va pleuvoir, qu'est-ce que tu fais? Moi, je suis très bien équipé, j'avance. C'est d'ailleurs un côté savoureux du voyage. Quand tu vas faire un jour de vélo près de chez toi, si il pleut, tu remets à plus tard. En voyage, tu y vas. Le cyclotourisme est une activité de plein air. Si on veut rester sec, on joue aux cartes ou au squash, mais alors on ne traverse pas un continent. Ce qui m'arrêterait? L'annonce d'une tornade (et il y en a souvent dans le Kansas que j'aborde demain), ou de violents orages surtout en montagne: avec de l'acier entre les jambes...

J'en oublie peut-être mais je dois clore. Il reste la grande question de Jacques, le "ressenti du temps", et je ne sais pas si c'est le moment d'y répondre. Il faut sans doute attendre la fin du trip.


Pour la traversée de l'océan, terminée, elle, je peux dire que ça a été, dans ma vie, une des plus passionnantes expérience de voyage. Je ne sais pas si j'ai eu de la chance, en tombant sur un commandant et un équipage remarquables à tous points de vue, et sur des compagnons de voyage qui étaient tous de très belles personnalités. Mais indépendamment de ça, la vie du cargo et la vie en mer m'ont passionné. Je disais avant ce voyage que j'aimais la mer, j'en suis maintenant sûr. Je manque de talent, malheureusement, pour dire ce qu'ont été ces heures et ces jours, mais ils furent "extra-ordinaires", et je donne à ce mot son sens originel. Je sais maintenant que passer deux heures seul, dans le vent, à la proue du navire, à regarder la mer, ce n'est pas perdre son temps, c'est vivre.


Pour ce qui est de ma situation actuelle, je disais tout à l'heure au téléphone à Hélène, que j'étais accro au vélo. Quand je me couche le soir, il me tarde d'être le lendemain pour repartir, et je me lève sans problème à 5h30. Plus généralement, Jean-Pierre Baud, l'homme aux multi traversées, m'avait dit:" vous verrez, au bout de quelques jours vous vous sentirez en croisière avec le désir de toujours avancer". C'est ce que je ressens.
Quant à ma plongée dans la vie américaine, dont j'aurai beaucoup à dire plus tard sur le positif et le négatif, elle m'a complètement déconnecté de ma vie d'avant. Heureusement qu'il y a le blog et que vous êtes là! Ce pays tourne sur lui-même et ne s'intéresse pas aux autres. Par exemple, Éric m'a dit l'autre jour qu'il allait regarder un match de la coupe du monde de foot: même si je ne suis pas un spectateur de spectacles sportifs télévisés, j'avais quand même complètement oublié l'évènement dont on doit vous rebattre les oreilles à longueur de journées. Ici pas un mot. Je ne vois que du base-ball (énormément) dans des stades immenses et archi-combles, du basket et des courses de voitures formule "Indy" (pas de Formule 1).


Ces deux éléments conjugués font que je ne suis pas simplement à des milliers de km de chez nous mais carrément sur une autre planète, et je n'ai pas encore abordé le plus dépaysant!. D'ores et déjà, je pressens un très, très difficile retour aux "réalités".

So far, so good.

17 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Salut Bernard

A te lire et te voir au fil des étapes tu parais serein, déterminé et sous l'aspect sportif: facile et péchu.
Rien que du positif donc qui augure favorablement.
A+

2:12 PM  
Anonymous Anonyme said...

Bonjour Bernard,
Il est évident qu'après une telle expérience on ne peut pas revenir "indemne". Que de trésors accumulés ! (attention à l'excédent de bagages au retour !!)
Nous continuons à te suivre avec délice
Jackie et Jean Louis

9:09 AM  
Anonymous Anonyme said...

Oserais-je? J'ose, j'ai cru à un accés de vantardise en lisant le passage dans lequel tu dis avoir peur des orages à cause de l'acier que tu as entre les jambes, j'ai heureusement compris que tu parlais de red dog....Go on old chap, I'm glad all is ok!

10:11 PM  
Anonymous Anonyme said...

je prends beaucoup d'intérêt à ton aventure. Mais les aventuriers parfois exagèrent: "de l'acier entre les jambes.." dis-tu ?? Amicalement, jean-marcel.

11:10 PM  
Anonymous Anonyme said...

"Difficile retour aux réalités": problème de réinsertion des soldats perdus, des aventuriers, etc...quand le rideau est tiré. rester beatnik aux US ? prendre ce bateau qui t'attire et fuir, comme Moitessier ? devenir conférencier à Connaissance du Monde, journaliste spécialisé, ou débris de jardin public aux rêves avinés d'un passé tumultueux ? D'abord finir sain et sauf, avant d'ouvrir le resto-motel-atelier cycles du Canal du Midi, Bernard à l'accueil parmi photos et trophées, Hélène aux fourneaux ? ou chasser le sponsor pour le prochain Jurançon-Tokyo ? Une évidence: quand tu lâches les pédales, tu remets les pieds sur terre, quand tu perds les pédales, tu te casses la gueule. Bonne route, jean-marcel.

11:29 PM  
Anonymous Anonyme said...

Bon comment de forsans jm! Enfin qqun qui ne se prend pas le choux!

11:29 AM  
Anonymous Anonyme said...

Salut Bernard, salut aux amis scribouillards, salut JC C, salut amical aussi à l'anonyme précédent, dépourvu même de prénom qui, semble-t-il, se prend le mégachou (the big cabbage). Aujourd'hui, ou ces jours-ci, commence un nouveau voyage pour nous (pour moi du moins). Jusqu'à présent, Bernard, nous sucions ta roue sans savoir où nous errions. Maintenant, ça suffit, c'est fini, nous allons prendre des relais, nous languissions d'arriver à Newton au coeur du Kansas, car à partir de là, nous connaissons le chemin, c'est simple sur le papier la "Transamerica" jusqu'à Pueblo et puis la "Western Express Route" jusqu'au terminus. Eh oui, grâce à google earth et à votre fiston Eric, nous pouvons à présent découvrir virtuellement et en quasi temps réel avec toi les paysages qui t'attendent, les reliefs aussi...A plus, accroche-toi, prends la roue...et poursuis notre aventure.

6:37 PM  
Anonymous Anonyme said...

c'est un plaisir de te lire,tous les jours et de voir ces spendides photos. Nous pensons à toi.
Bonne route
Babeth et Robert

7:38 PM  
Anonymous Anonyme said...

Coucou frangin,
Je vois que tu deviens une vraie vedette, locale certes pour le moment mais...tout cela ne fait qu'exacerber la jalousie de ta petite soeur complètement tombée dans l'anonymat... Trop, c'est trop!!! J'ai donc décidé ce week-end de déplacer un peu la lumière des projecteurs sur moi. Comment? Je me suis essayée au... plongeon sur cailloux (original non?) dans la descente (à pied) d'un col pyrénéen. Eh bien tu ne vas pas me croire, je n'ai même pas réussi à me fracturer la rotule, ce qui m'aurait valu l'hélitreuillage, l'entrefilet dans le journal local, bref, une petite approche de la célébrité. Rien de tout cela, juste quelques points aux urgences de l'hôpital d'Oloron, un drain (tout de même)pour éviter les complications et une immobilisation temporaire de la jambe qui m'a valu mon 1er arrêt de travail depuis... et un coup de fil de notre maman un peu inquiète de l'état de son bâton de vieillesse. Tu le vois j'ai toujours essayé vainement de suivre l'exemple de mon grand frère mais il faut que j'accepte l'évidence: la classe ça ne s'imite pas.
Nous sommes heureux de constater que tu continues à bien t'"éclater" (sens n°2, le n°1 m'étant réservé). Au sujet de ta vocation "râtée" de marin, je l'avais un peu pressentie dans notre enfance lorsque, sur la plage de St Sébastien, alors que tous les enfants édifiaient des châteaux de sable, nous nous employions à réaliser la plus belle barque de sable grandeur nature dans laquelle nous embarquions vers je ne sais trop quel voyage imaginaire. Pouvais-je me douter à l'époque de ce qui peuplait déjà sans doute tes rêves?...
Bon vent! (sens n°1)
Susu l'anonyme...

11:07 AM  
Anonymous Anonyme said...

Recoucou frangin,
En relisant mon message, je réalise qu'il pourrait y avoir ambiguité par rapport à la signature de l'esprit chagrin qui trouve qu'on se prend un peu le chou(sans "x" au singulier!!!...et paf!). Je signe Susu l'anonyme eu égard à la non célébrité à laquelle je fais allusion dans mon petit mot et non en référence au courageux blogger ci-dessus mentionné. Juste une précision pour cet anonyme: au pays de la garbure, il est bien normal que nous nous prenions tant soit peu le chou de temps en temps...
Rions!!!
Susu

11:50 AM  
Anonymous Anonyme said...

Salut uncle Bernie!
Un rayon de soleil montpelliérain pour t'accompagner dans la suite de ton périple. Ravie de te lire et de te suivre. Ne pense pas trop au retour, profite de ces instants, nous on sera là si tu perds les pédales... Et revenir, c'est aussi commencer un autre voyage, non? Le regard aura changé, le coeur aussi. En attendant, des bisous pour continuer à appuyer sur les pédales et aller au bout de ton rêve! Steph

2:50 PM  
Anonymous Anonyme said...

Coucou papou!
Supers photos du Missouri où je suis heureuse de constater que tu as pris du bon temps! As-tu appliqué, chez le barbier, la technique dite "de la prise en main" pour éviter toute malencontreuse éraflure?... (Les amateurs de western spaghetti, dont tu es, comprendront...).
Ceci dit, tu es déjà à la moitié du périple, tu es en avance, tu maîtrises autant que possible l'intendance alors PROFITE de tout, n'hésite pas à t'accorder de petites parenthèses comme ce festival de jazz qui avait l'air extra!
Je t'embrasse bien fort et attends avec impatience les parcs nationaux, les rocheuses, le désert... encore tant d'aventures!!
PS : j'en profite pour dire bonjour à toute la famille et aux copains qu'on ne voit pas souvent!

6:03 PM  
Anonymous Anonyme said...

SAlut Bernard,

Petite déformation professionnelle mais pourrais tu nous parler du commerce local? Quelles sont les différences avec la France?
Aller bon courage!
Fred
Ps: Pour info, les soldes commencent le 05 juillet!!

6:57 PM  
Anonymous Anonyme said...

C'est encore moi!!

Je viens d'avoir un éclair!!
Tu nous as bien eu avec ton histoire de "fer entre les jambes" qui te forcait "malheureusement" à ne pas rouler sous les orages!!
En effet, sauf erreur de ma part, tes roues sont bien en coutchouc, non...
Alors tu vas me faire le plaisir de remonter sur ton vélo et d'accélérer la cadence!! Fainéant, va!!
Bon aller, je te laisse, j'ai ma bière et mon canapé qui m'attendent! Et beh quoi, y a match ce soir..

A+

fredo

7:07 PM  
Anonymous Anonyme said...

salut Bernard
Vous n'imaginez pas un instant le
plaisir que j'ai à vous lire ,malheureusement,uniquement en
fin de semaine ,pour les raisons que vous savez ,bravo à votre cousin de vous tenir informé des dates de soldes(on ne change pas
une équipe qui gagne ..)
courage à vous !
continuez , je voyage grâce à vous

11:12 PM  
Anonymous Anonyme said...

Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

6:10 AM  
Anonymous Anonyme said...

Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

11:14 PM  

Enregistrer un commentaire

<< Home