V2V TRIP

Du vignoble du Jurançon aux vignobles de la Californie, traversée d'un océan en cargo et d'un continent en vélo. From Jurançon vineyard to Napa Valley vineyard, through the Atlantic ocean by cargo ship and from New York to San Francisco by bicycle.

Valencia
(22 Avril 2006)

Quatre tiers

Après une très bonne première nuit en mer et un petit déjeuner toujours aussi copieux, je me prépare à une matinée de samedi tout à fait exceptionnelle pour un commerçant, composée comme dit César au Bar de la Marine d’un tiers d’oisiveté, d’un tiers de flemme, d’un tiers de paresse et d’un petit tiers de déplacements techniques destinés à la maintenance : lessive en machine à laver, tri et transfert de photos. Le reste du temps, je m’installe en plein vent pour regarder changer les couleurs de la mer en fonction de la course des nuages, suivre le mouvement des vagues de la formation de l’onde au jaillissement de la crête d’écume, voir monter et descendre l’horizon le long du bastingage.
Et le temps file.
Ne rien faire. Le luxe.

Figure de proue

A 10H le HUDSON est en vue de la côte. A 11H il stoppe pour une longue attente. L’autorisation d’accès au port n’arrive que cinq heures plus tard avec l’apparition sur bâbord de la vedette qui transporte le pilote.

Entre temps, après le lunch, j’entreprends une expédition "découverte" autour du bateau en longeant la coursive qui se faufile sous les conteneurs. Cent mètres à l’aller, cent mètres au retour : on ne peut pas véritablement qualifier l’escapade de trek, de randonnée, ni même de marche. Et pourtant, aller s’asseoir à la proue du navire, le visage fouetté par le vent tandis que claquent les vêtements, ça éloigne tellement le quotidien !
S’évader. La volupté.

Centro ciudad

Quand je reviens au bridge je retrouve des compagnons un peu nerveux. Le plus inquiet est Bernard-Jean. Il pensait que j’avais fait commander un taxi et regrette de ne pas s’en être charger pour arriver le plus vite possible en ville. Christine et Wally, nos amis américains, parlent de remettre à demain dimanche. La plus décontractée est Helga. Quoi qu’il en soit, Bernard-Jean réussit à rattraper le coup après les explications du Commandant concernant les procédures de débarquement et, dès l’arrivée de l’agent portuaire et le contrôle des passeports, une navette arrive à l’entrée du port pour nous conduire au centre-ville de VALENCIA.

Le sud

Christine et Wally partent de leur côté pour une visite en bus touristique ; nous choisissons l’option pédestre. De la baroque Estacion del Norte à la Plazza de toros Monumental, de la cathédrale au Mercat central, nous plongeons dans le Sud : les étroites ruelles qu’emplissent les notes des musiciens, les stores souples avachis sur les balcons en fer forgé, les peintures écaillées ceintes de mosaïques, les coupoles bleues et les tours blondes qui sortent des toits.

El paseo

Le soir vient ; la pluie lui tient compagnie. Tiens donc ! On l’avait oubliée, celle-là, pluie douce, sans conséquence sur les allées et venues du traditionnel "paseo". Ah, le paseo ! Ça surprend toujours. Passe encore pour mes compagnons qui en feront au repas du soir un des sujets de conversation. Mais je suis moi-même chaque fois surpris par cette tradition qui voit déambuler de petits groupes, femmes et hommes, non seulement "habillés" mais qui plus est "endimanchés". Dans le paseo, il y a deux choses qui remuent, les langues et les jambes, et trois éléments immuables qui ne sont pas sans rappeler les règles de la tragédie classique : une seule action (pasear) en un seul lieu (rambla), à un seul moment (tarde). Ici, l’axe du paseo est la Plaza del Ayuntamiento, un bel hôtel de ville et une belle place qui prennent avec la nuit un relief exceptionnel.

La paella

Ai-je besoin de vous donner le menu de la cena ? Si, quand même, parce qu’il y a tellement de variantes du même monument culinaire… C’est obligatoirement un plat pour deux. Bernard-Jean s’étant mis hors-jeu, ce sera "de verduras" pour Christine et Wally, "de mariscos" pour Helga et
Bernard. Mais pour tous : paella valenciana. Olé !

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Salut Parrain,

Voilà un journal de bord bien sympathique à lire et très dépaysant!!
Fais attention tout de même à ne pas abuser (bouffe, bouffe, bouffe)car n'oublie pas que une fois sur le vélo ce seront tes jambes qui devront prendre le relais des quelques centaines de chevaux qui permettent actuellement à RED DOG d'avancer!!
Bon aller, BON VENT

Fred et Nelly

9:59 PM  
Anonymous Anonyme said...

Cher Bernard le 27 avril.
Ayant un peu voyagé, j’applaudis Zaza, qui exprime parfaitement que nous sommes tous partis en voyage avec et grâce à toi. Je me permets donc, en ce début d’expédition qui ressemble à un prologue contemplatif, de saluer fraternellement nos compagnes et compagnons de voyage : Hélène, Eric, Zaza, Fred, Nelly, et tous les autres qui vont aussi bénéficier de ce stimulant partage. Nous sommes entrain de nous mettre en appétit avec les mots que tu nous distilles, à l’approche de ta découverte physique, oh combien, du Nouveau Monde. Cela me retrempera dans ma traversée, à l’été 1967 a long time ago, de ce continent nord-américain avec un cousin mécanisé de Red Dog, baptisé Grey Hound, une mythique compagnie de bus transaméricaine. A bientôt, Bernard, emplis-toi les yeux et le cœur et que tout cela déborde vers nous.

5:43 PM  

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